Rédiger les liens hypertextes est un art que tout rédacteur web doit savoir maîtriser. Cela nécessite beaucoup de bonnes pratiques, pas mal de bon sens et un peu de technique. Voici 10 conseils pour mieux rédiger les liens dans une page web.
- 1. Faciliter le clic sur l'ancre du lien
- 2. Souligner les liens
- 3. Donner envie de cliquer sur le lien
- 4. Proposer des liens pertinents
- 5. Soigner l'accessibilité du lien
- 6. Préférer les médias embarqués aux liens
- 7. Renforcer le maillage interne du site
- 8. Remplir l'attribut title du lien
- 9. Ouvrir le lien dans un autre onglet (ou pas)
- 10. Réparer les erreurs 404 ou 301
1. Faciliter le clic sur l’ancre du lien
Première erreur (encore trop courante, hĂ©las…) : rĂ©diger un lien trop Ă©troit pour ĂŞtre cliquĂ©. C’est le fameux « Pour nous contacter cliquer ici » oĂą seules les 3 lettres de « ici » sont cliquables. L’espace (ou ancre) sur lequel il faut positionner la souris pour cliquer est tellement Ă©troit que l’internaute a du mal Ă cliquer dessus, voire Ă le voir tout simplement. A Ă©viter absolument !
Il vaut mieux que l’ancre du lien, c’est-Ă -dire les mots qui sont cliquables, porte sur un groupe de mots ou une phrase entière, sur le modèle : Envoyer un message Ă Editoile.
Attention Ă ne pas non plus tomber dans l’excès inverse qui serait de rendre cliquable une expression trop longue, voire un paragraphe entier. Ou Ă truffer tellement votre texte de liens diffĂ©rents qu’il en devient illisible…
Une autre solution, surtout pour des appels Ă l’action stratĂ©giques telles que « Valider ma commande » ou « Demander un devis », est de crĂ©er une image en forme de bouton pour dĂ©limiter une grande zone cliquable. Comme ça, pas besoin de viser !
Placez vos liens Ă des endroits stratĂ©giques de la page web. L’internaute aura naturellement tendance Ă chercher les liens des yeux, donc si vous souhaitez qu’il lise un peu plus votre texte, placez le lien dans le corps du texte, Ă la fin des paragraphes ou en conclusion de l’article.
2. Souligner les liens
L’usage visuel le plus courant du Web – et le mieux repĂ©rĂ© par les internautes – reste le bleu soulignĂ© pour les liens, comme dans les rĂ©sultats de Google. Ne cherchez donc pas l’originalitĂ© Ă tout prix en proposant des liens de couleurs inhabituelles ou, pire, qui ne font apparaĂ®tre leur nature de lien que quand on les survole avec la souris.
C’est ce qu’AmĂ©lie Boucher, la rĂ©fĂ©rence en matière d’ergonomie web, appelle « capitaliser sur l’apprentissage externe du Web ». Voir son livre : Ergonomie web, AmĂ©lie Boucher, Ă©d. Eyrolles.
Et si vous dĂ©cidez pour une raison graphique ou autre de prendre des libertĂ©s avec cette règle du bleu soulignĂ©, appliquez le mĂŞme choix de couleur pour les tous les liens sur toutes les pages de votre site. Et surtout rĂ©server le soulignĂ© aux seuls liens ! Autrement dit, « capitaliser sur l’apprentissage interne du site » (dixit AmĂ©lie).
3. Donner envie de cliquer sur le lien
C’est ce qu’on appelle l’affordance au clic : ce qui fait que l’internaute comprend qu’il peut cliquer sur un objet virtuel et qu’il a envie de le faire. Il s’agit certes de trouver des formulations accrocheuses et incitatives, mais pas seulement. Il s’agit surtout d’expliquer clairement Ă l’internaute ce qui va se passer s’il clique sur le lien en question.
Choisir des formulations claires et explicites. Par exemple, au simple « Programme », préférez « Télécharger le programme » (si le lien renvoie vers un PDF) ou « Voir la rubrique Programme » (si le lien renvoie vers une autre page).
Evitez les expressions trop gĂ©nĂ©riques, qui n’apprennent rien Ă l’internaute et encore moins au robot rĂ©fĂ©renceur, du style « Pour en savoir plus » ou « Lire la suite ». PrĂ©fĂ©rez « Pour en savoir plus sur le produit x » ou « Voir la fiche technique du produit x ».
4. Proposer des liens pertinents
Demandez-vous toujours si le lien hypertexte que vous ajoutez apporte quelque chose Ă l’internaute : une information complĂ©mentaire, une autre manière de consommer l’information (vidĂ©o, image, infographie, etc.), un exemple concret, un site rĂ©fĂ©rence, des ressources Ă tĂ©lĂ©charger, un mode d’emploi, la dĂ©finition d’un mot, une piste pour aller plus loin, etc.
C’est ce qu’on appelle les « calls-to-action » (ou appels Ă l’action) : des liens utiles qui redonnent la main Ă l’internaute. Par exemple, sur le blog DĂ©veloppement Ă©conomique en Aquitaine, nous veillons Ă toujours Ă citer nos sources en renvoyant vers l’Ă©tude intĂ©grale, l’organisme ou le communiquĂ© de presse qui a servi Ă rĂ©diger l’article.
A ce propos, n’hĂ©sitez pas Ă ajouter des liens sortants dans vos pages vers d’autres sites externes, Ă condition qu’ils pointent vers des sites de rĂ©fĂ©rence, avec des informations de qualitĂ©, traitant du mĂŞme sujet que vous. Evitez de faire des liens vers des sites de mauvaise qualitĂ© : c’est un mauvais signal envoyĂ© Ă Google sur la qualitĂ© de votre propre site.
5. Soigner l’accessibilitĂ© du lien
C’est surtout vrai pour les liens qui renvoient vers un document Ă tĂ©lĂ©charger ou une vidĂ©o. Cela consiste Ă prĂ©ciser le format du fichier, en indiquant son extension (PDF, ODT, etc.), si possible illustrĂ©e par une petite icĂ´ne. Evitez les extensions qui nĂ©cessitent un logiciel rare ou payant pour les ouvrir (PPT, PUB, etc.).
PrĂ©cisez aussi le poids du fichier en Ko ou Mo. Si le fichier est trop lourd, un internaute doit pouvoir dĂ©cider de ne pas le tĂ©lĂ©charger. Petit truc personnel, j’ajoute souvent le nombre de pages qui me paraĂ®t plus clair pour la grande majoritĂ© des internautes qu’un nombre de « KO ». Exemple : « TĂ©lĂ©charger la notice (PDF, 98 Ko, 16 pages). »
A ce propos, pour rendre un pdf téléchargeable en cliquant sur un lien, suivez les étapes suivantes sur WordPress :
- Ouvrir la bibliothèque de médias
- TĂ©lĂ©verser le pdf dans la bibliothèque de mĂ©dias comme n’importe quelle image
- Copier-coller l’URL du mĂ©dia pdf
- Retourner dans l’article ou page dans lequel vous voulez insĂ©rer le pdf
- RĂ©diger l’ancre du lien du pdf dans le texte
- Cliquer sur l’icĂ´ne « InsĂ©rer/modifier un lien » (le maillon) dans l’Ă©diteur
- Coller l’URL du mĂ©dia pdf
Et si vous voulez en savoir plus sur cette notion d’accessibilitĂ© des contenus chère au rĂ©fĂ©rentiel de qualitĂ© web Opquast, lisez notre article « RĂ©daction web: 20 bonnes pratiques qualité ».
6. Préférer les médias embarqués aux liens
Pour tous les mĂ©dias tĂ©lĂ©chargeables, je prĂ©fère les rendre consultables dans un player directement sur la page web, sans avoir Ă les tĂ©lĂ©charger. Autrement dit, plutĂ´t que d’indiquer seulement par un lien « tĂ©lĂ©charger le mĂ©dia », mieux vaut « l’embarquer » directement dans la page sous forme d’une fenĂŞtre qui permet de feuilleter le document ou de lire la vidĂ©o en ligne, en petit ou en plein Ă©cran. Une fois visualisĂ© rapidement, l’internaute peut alors dĂ©cider en connaissance de cause de le tĂ©lĂ©charger, voire de le partager sur les rĂ©seaux sociaux.
Cette mĂ©thode est Ă la fois plus accessible car l’internaute n’a pas besoin de disposer d’un logiciel particulier pour lire le fichier. Plus visuelle car elle habille la page avec un mĂ©dia interactif. Et plus efficace en termes de visibilitĂ© et de viralitĂ© !
Il existe des outils gratuits pour cela, par exemple Issuu pour les PDF, Vimeo pour les vidéos ou SlideShare pour les diaporamas (PPT). Voir notre article « 10 outils pour partager ses informations ».
7. Renforcer le maillage interne du site
N’oublier pas d’ajouter plusieurs liens hypertextes Ă l’intĂ©rieur de votre page qui renvoient vers d’autres pages de votre site qui traitent d’un sujet similaire, si possible Ă l’intĂ©rieur mĂŞme des phrases de façon contextuelle.
Un bon maillage interne des pages du site permet de rendre plus visible certaines pages profondes ou moins visitées que les autres. Cela a plusieurs avantages :
- Retenir un peu plus longtemps le visiteur en lui faisant cliquer une page de plus pour faire diminuer le taux de rebond
- Faire crawler des pages supplĂ©mentaires au robot de Google pour amĂ©liorer l’indexation de son site
- RĂ©duire la profondeur du site, c’est-Ă -dire le nombre de clics Ă partir de la page d’accueil pour accĂ©der Ă n’importe quelle page. C’est mieux pour le rĂ©fĂ©rencement naturel !
Si vous avez un blog avec beaucoup de contenus éditoriaux, vous pouvez aussi ajouter une extension (ou plug-in) qui liste automatiquement les articles similaires en bas de chaque article. Sur WordPress, on peut utiliser les extensions Similar Post (et son extension inséparable Post-Plugin Library) ou configurer la fonctionnalité Related Content de Shareaholic.
8. Remplir l’attribut title du lien
OĂą on commence Ă entrer dans la technique… Un bon rĂ©dacteur web doit savoir mettre les mains dans le code html ! Le code html d’un lien est codĂ© comme ci-dessus. Ce qui donne Ă l’Ă©cran : Visiter le site Editoile.
L’attribut title du lien (qui est traduit par « titre » ou « description » suivant les interfaces de gestion de contenu) permet de faire apparaĂ®tre des mots-clĂ©s dans une bulle au survol du lien pour l’internaute, mais aussi de renseigner Google sur le contenu de la page de destination.
Par exemple, vous faites un lien vers le site internet d’un organisme et vous indiquez dans l’attribut title le nom de cet organisme ou sa thĂ©matique. Quelques mots-clĂ©s pertinents suffisent.
Le title s’ajoute entre le a et le href. Le code html du lien avec title et href est alors (…).
9. Ouvrir le lien dans un autre onglet (ou pas)
Lorsqu’on rĂ©dige un lien hypertexte, on doit dĂ©cider s’il doit ouvrir dans un nouvel onglet du navigateur ou dans le mĂŞme onglet. C’est la fonction de l’attribut target (ou cible du lien). Tout dĂ©pend en fait du contenu.
Sur ce blog, on a choisi d’ouvrir tous les liens externes dans un autre onglet, pour bien montrer Ă l’internaute qu’il sort du site et lui permettre de revenir plus facilement Ă la page d’origine en cliquant sur l’onglet correspondant de son navigateur. En revanche, nous ouvrons tous les liens internes dans le mĂŞme onglet, pour respecter le chemin de navigation interne de l’internaute.
Pour ouvrir une nouvel onglet, l’attribut target est . Pour ouvrir dans le mĂŞme onglet, c’est . Attention Ă ne pas oublier l’underscore (ou tiret du 8) avant blank ou self.
Par dĂ©faut, si vous n’indiquez pas de cible, c’est « _self » qui s’applique. Heureusement, les interfaces de gestion de contenu facilitent souvent la tâche en vous proposant systĂ©matiquement des cases Ă cocher « _blank » ou « _self », sans que vous ayez Ă les coder. Sinon, il faut afficher le html de la page pour les ajouter Ă la main.
La target s’ajoute après le href. Le code html du lien avec title, href et target est alors .
10. Réparer les erreurs 404 ou 301
Pour limiter les liens cassĂ©s ou redirigĂ©s, je ne saurais trop vous conseiller de copier l’URL de destination (celle vers laquelle pointe votre lien) dans la fenĂŞtre du haut de votre navigateur et de la coller directement dans votre page web. Saisir une URL Ă la main reprĂ©sente trop de marge d’erreur…
VĂ©rifiez systĂ©matiquement les liens une fois que votre page est publiĂ©e en ligne. C’est souvent lĂ qu’on s’aperçoit qu’on a exclu ou inclu un signe de trop dans la zone cliquable. Ou bien qu’on a oubliĂ© http:// au dĂ©but de l’URL. Ou bien qu’on a copiĂ©-collĂ© deux fois l’URL d’affilĂ©e (ça sent le vĂ©cu…).
VĂ©rifiez aussi de temps en temps que les liens sont toujours actifs. Faites rĂ©gulièrement la chasse aux erreurs 404, autrement dit aux liens cassĂ©s sur votre site qui affichent une « page 404 ». Le Web change tellement vite que le webmaster du site peut avoir supprimĂ© la page ou renommĂ© l’URL entre temps. Pour faciliter le repĂ©rage des 404, on peut utiliser tout simplement la Search Console de Google (Page d’accueil > Diagnostic > Erreurs d’exploitation).
Les erreurs 301 sont plus difficiles Ă repĂ©rer car la page de destination finit quand mĂŞme par s’afficher, mais après une redirection. Certes, l’internaute arrive quand mĂŞme Ă voir le contenu qu’il recherche (contrairement Ă l’erreur 404), mais ces erreurs consomment inutilement du temps de serveur et ne sont pas un signe de qualitĂ© pour Google. Il peut s’agir d’un « www » inutile redirigĂ© vers une version sans www ou d’un simple slash / oubliĂ© Ă la fin de l’URL.
Vous voulez continuer votre lecture sur ce blog et apprendre d’autres astuces de rĂ©daction web ? C’est par ici :
- Rédiger une liste à puces sur un site web
- 10 astuces pour écrire plus simplement
- Organiser l’arborescence d’un site web avec la mĂ©thode du tri des cartes
Article mis Ă jour le 10 juillet 2023.
Merci pour les tuyaux (étanches-)) le lien sur mon blog ne marche pas toujours et les corrections ont marché *-*
(rectification de mon lien ci-dessous)
Rendre cliquable un mot dans une phrase est une pratique courante. Je l’utilise gĂ©nĂ©ralement pour crĂ©er des liens internes et renvoyer Ă©ventuellement l’internaute vers une fiche produit, un lexique ou un article similaire.
C’est efficace Ă condition de ne pas le faire trop souvent dans une mĂŞme page. Car Ă force de tout souligner en bleu, ça devient illisible pour l’internaute.
Merci pour ce complément pratique ! 🙂