Un « community manager » (ou CM) est la personne chargée d’animer les comptes créés par les marques sur les réseaux sociaux. En quoi consiste ce nouveau métier ? Comment devient-on community manager ? Que fait concrètement un CM au quotidien ? Quelles sont les compétences qu’il doit maîtriser ?
Cet article est destiné aux étudiants en webmarketing qui cherchent à s’orienter, aux salariés qui veulent changer de métier ou aux demandeurs d’emploi qui veulent présenter leur candidature.
Cet article a été rédigé à la suite d’une conférence que j’avais animée au Printemps Numérique Atlantique, un « forum des carrières digitales » à Bordeaux. Voici la vidéo (9 min) de mon témoignage sur le métier de social media manager :
1. Métier : social media manager
Oui, community manager est un métier ! Oui, il y a des gens qui sont payés pour passer du temps sur les réseaux sociaux ! Mais, comme tous les métiers, ce poste a ses avantages et aussi ses inconvénients…
« Community manager, c’est un métier ludique, où on se marre, où on est payé pour être sur Facebook toute la journée… Voilà qui devrait attirer des vocations ! »
On parle aussi de « social media manager » pour faire plus chic sur sa carte de visite ou quand la mission comporte plus de de stratégie web marketing ou plus de management (quand il faut coordonner plusieurs CM).
Ce métier s’exerce de plusieurs façons :
- En entreprise ou « chez l’annonceur », le community manager est salarié, rattaché au service marketing et/ou communication. Il est généralement aussi chargé d’animer le site web, voire toute la communication web de sa marque.
- En agence, le community manager est salarié. Il travaille pour plusieurs marques en même temps. Il est intégré dans une équipe et peut s’appuyer sur des compétences complémentaires (commercial, création graphique, développement, SEO, etc.).
- En freelance, le community manager est travailleur indépendant. Il travaille pour plusieurs marques, soit en direct, soit en sous-traitance pour une agence.
Selon l’enquête annuelle du Blog du modérateur, le salaire moyen des community managers salariés en CDI atteint 28 527 euros par an. Alors que celui des community managers indépendants atteint 22 200 € par an.
2. Les formations pour devenir community manager
Quelles sont les formations supérieures pour exercer ce métier ? De nombreuses écoles de commerce proposent des masters (bac +5) spécialisés en community management, en social media, ou plus largement en webmarketing. Ces formations sont souvent plus théoriques que pratiques : elles donnent certes le cadre conceptuel, mais rien ne vaut les stages chez l’annonceur ou en agence pour apprendre les bases du métier.
Personnellement, je n’ai pas fait d’études spécifiques pour devenir community manager, car le métier n’existait pas encore quand j’étais étudiante ! J’ai suivi des formations très classiques (khâgnes, histoire, Sciences Po, IAE) qui m’ont permis de devenir journaliste pendant plus de 10 ans en presse magazine. Je pense que cela m’a donné la curiosité, la culture générale et la maîtrise de la langue française nécessaires.
Mon premier job sur Internet ? J’ai commencé par être nègre au black sur un blog… Autrement dit, j’écrivais des textes pour un auteur que je publiais sous son nom sur son site internet. Cela m’a donné envie de mieux comprendre ce qu’était le Web : comment ça marche un blog ? Et comment les internautes lisent les articles ? Et comment on les fait venir sur un site internet ? Etc, etc. De fil en aiguille, je me suis auto-formée à la rédaction web, au blogging, au référencement naturel, aux réseaux sociaux.
Il existe de très nombreuses formations en ligne sur les réseaux sociaux, gratuites ou quasiment, qu’on peut suivre de chez soi : des MOOC (Massive On-line Open Courses), des tutoriels, des livres blancs, des blogs spécialisés, etc. Il y aussi des cours gratuits proposés par les réseaux sociaux eux-mêmes (Facebook, Twitter, Pinterest, etc.).
La veille et l’auto-formation sont capitales dans ce métier, comme dans tous les autres métiers du Web, car Internet évolue en permanence. Les plates-formes sociales changent constamment : les algorithmes changent, les fonctionnalités changent, les tendances changent, les utilisateurs changent, etc.
3. Les tâches du community manager
Le community manager est une sorte de « gentil organisateur » chargé d’animer et de développer des communautés sur les réseaux sociaux, c’est-à-dire des regroupements d’internautes qui partagent des centres d’intérêts communs (idées, marques, métiers, etc.). Il travaille pour le compte d’entreprises, petites ou grandes, de collectivités locales ou d’associations.
Son rôle est de concevoir et diffuser de très nombreuses informations courtes afin d’atteindre les objectifs de communication ou de marketing du client.
En quoi consiste la journée type d’un community manager ? Voici les tâches qu’il réalise au quotidien :
- Veille (ou curation) sur les centres d’intérêts de sa communauté
- Conception de planning de publication
- Conception-rédaction de publications courtes (posts, tweets, etc.)
- Création ou exécution graphique, formatage d’images
- Réalisation et montage de vidéos pour les réseaux sociaux
- Conception d’opérations web marketing, de jeux-concours sur les réseaux sociaux
- Gestion de campagnes de publicités sociales
- Rédaction d’articles plus longs à intégrer sur des sites, blogs, etc.
- Suivi des conversations, commentaires, réponses aux questions
- Auto-formation, suivi des évolutions du Web et des réseaux sociaux
- Réalisation de rapports statistiques (reporting)
4. Un profil aux compétences variées
Etre community manager demande donc des compétences très variées, puisqu’il faut à la fois :
- Etre créatif, curieux, inventif
- Ecrire dans un français parfait, savoir changer de niveau de langue, ne faire aucune faute d’orthographe
- Manier Photoshop, créer des images, monter des vidéos
- Maîtriser toutes les fonctionnalités de toutes les plates-formes sociales (Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest, LinkedIn, Youtube, etc.)
- Intégrer du contenu sur des sites Internet via des CMS (Content Management System) comme WordPress
- Avoir le sens de la diplomatie, savoir gérer des situations conflictuelles, restez zen en communication de crise
Sans avoir besoin de savoir coder, le community manager doit être aussi à l’aise avec un ordinateur fixe qu’un téléphone mobile. Il doit savoir utiliser de nombreux outils web et autres logiciels :
- Les plates-formes sociales elles-mêmes (Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn, Youtube, etc.), avec à la fois l’administration des pages et les régies publicitaires (Facebook Ads, Twitter Ads, etc.)
- Des tableaux de bord social media ou outils de publication (Agorapulse, Hootsuite, Buffer, etc.)
- Des outils de veille (Scoop.it, Pocket, etc.)
- Des logiciels de PAO (Publication assistée par ordinateur) et de montage vidéo (Photoshop, Premiere, etc.)
- De nombreux outils de Google (Google Search, Google Drive, Google Analytics, etc.)
5. Les inconvénients du métier de CM
Quels sont les inconvénients de ce métier ? Car il y en a, bien sûr. Tout d’abord, c’est un métier très prenant qui demande une attention constante. Les réseaux sociaux ne s’arrêtent jamais et les utilisateurs exigent des réponses rapides quand ils posent des questions en ligne. Les CM ont souvent du mal à séparer vie pro et vie perso car leur communauté les suit toute la journée dans leur mobile…
La moindre erreur peut vite avoir un impact sur l’image de marque de l’entreprise, voire provoquer une crise de communication. Cela demande une bonne résistance au stress. Il faut savoir gérer des clients mécontents, des trolls qui veulent nuire à la marque, etc.
La journée d’un community manager est très discontinue : il doit réaliser des tas de micro-tâches successives, souvent urgentes. Cela demande donc un bon sens de l’organisation et de la gestion des priorités. Il est difficile de se ménager des moments de calme pour la réflexion stratégique.
Enfin, animer une communauté nécessite de publier en permanence de nouveaux contenus. Il faut donc avoir toujours des idées nouvelles, ne pas perdre l’inspiration. Quand on travaille toujours pour la même marque, on peut avoir l’impression de se répéter.
Comment peut-on évoluer dans le métier de community manager ? On peut animer des communautés de plus en plus grosses, avec de plus en plus d’abonnés et de budget. Devenir social media manager quand on prend de l’expérience et qu’on manage d’autres CM. On peut aussi évoluer vers le métier de traffic manager, rédacteur web, stratège de contenu web, inbound marketer, mais c’est une autre histoire…
Pour approfondir vos connaissances sur le sujet du community management, consultez notre sélection d’articles :
- 3 outils pour simplifier le community management
- 10 outils indispensables au community manager
- Qu’est-ce qu’un community manager ?
Article mis à jour le 6 mars 2019.
Je confirme, dans la série « je me marre » le métier de #CM est dans le top 10. Community Manager, homme-orchestre du web 2.0
Et retenez aussi qu’il y a 2 leviers phénoménaux pour bien communiquer sur le web : l’humour (1) et l’authenticité (2)